Serrurier-Bovy (1858-1910)
Le meublier et décorateur Gustave Serrurier-Bovy (1858-1910) doit être compté parmi les premiers représentants de l'Art nouveau sur le continent européen. Fils d'un entrepreneur de menuiserie. Formé aux Beaux Arts le jeune artiste se passionne pour la rénovation du cadre de vie qui s'accomplit en Grande-Bretagne depuis les recherches de William Morris et de ses disciples. À son retour, abandonnant l'architecture qui l'avait d'abord attiré, il décide de se consacrer au décor du home.
Dès 1884, après son mariage avec Maria Bovy, la firme Serrurier-Bovy est fondée à Liège. D'importateur de meubles et d'éléments de décoration en provenance de la Grande-Bretagne et du Japon, Gustave Serrurier est passé à la création. En 1894, au Salon de la libre esthétique, à Bruxelles, il présente des œuvres débarrassées des réminiscences des styles anciens : un cabinet de travail puis une chambre d'artisan. Ce sont des œuvres débarrassées des réminiscences des styles anciens. La critique européenne en salue l'originalité. À l'Exposition universelle de 1900, à Paris, en collaboration avec l'architecte René Dulong, Serrurier réalise un restaurant, le Pavillon bleu, dont le décor exubérant, très Art nouveau, contraste avec la sobriété du mobilier laqué blanc.
Partisan de " l'art pour tous ", le maître crée, pour les logements sociaux construits à l'occasion de l'exposition de Liège, en 1905, un mobilier d'ouvrier qui enthousiasme les leaders du Parti ouvrier belge. La dernière manifestation publique de Gustave Serrurier eut lieu à l'exposition de Bruxelles, en 1910. Là, ses meubles ont abandonné les courbes, ils témoignent d'une nouvelle géométrie : on peut déjà entrevoir la transformation qui s'opérera après la Première Guerre mondiale et culminera dans le style 1925. Une page était tournée dans l'histoire du mobilier. L'Art nouveau avait vécu : le maître mourut en même temps que lui, brusquement, et son entreprise disparut quelques années plus tard.