Têtes d'affiches de Montmartre
Quelques célébrités parfois éphémères de Montmartre souvent croquées par Toulouse-Lautrec, restent pour nous des personnes familières, émouvantes, mythiques du quartier et de son effervescence.
Louise Weber (1866-1929) surnommée La Goulue en raison de sa grande vitalité, incarne le Moulin Rouge, dansant le chahut avec Valentin le désossé, le quadrille en faisant le grand écart. Illustre représentante du cancan, elle connait un grand succès avant de sombrer dans la misère.
Jane Avril (1868-1943) surnommée Fil de soie, Jane la folle ou la Mélinite, nom d'un explosif, fragile et nerveuse, internée à 15 ans et soignée par le docteur Charcot, elle est sauvée par la danse qu'elle rend endiablée, acrobatique et énergique.
Yvette Guilbert (1865-1944) cumule les talents, chanteuse de café-concert, parolière, actrice. Une de vedettes les plus applaudies de son époque, gainée de gants noirs, elle sait exploiter sur scène son physique particulier. Elle dira à Toulouse-Lautrec :
"Pour l'amour du ciel, ne me faites pas si atrocement laide ! un peu moins..."
Loïs Fuller (1862-1928), danseuse américaine surnommée la danseuse serpentine explore aux Folies Bergères une danse de son invention, ses jeux de voile et de lumière dessinent sur scène des arabesques féériques. Après la gloire, elle vit dans l'oubli.
Aristide Bruant (1851-1925) chansonnier, parolier, connu comme le grand inventeur de la chanson réaliste va créer notamment au cabaret "Au chat noir" un style particulier et ironique, maniant l'argot, invectivant et provoquant les spectateurs.