René-Jacques
Né en 1908 à Phnom Penh au Cambodge, René-Jacques a défini dès ses débuts les caractéristiques de son style : rigueur, mesure et respect du sujet. Photographe cultivé, technicien hors pair, il a pendant près de quarante années répondu à tous les genres de commandes. Il est témoin des problèmes sociaux provoqués par la crise économique des années 30 à Paris.
Recherché aussi bien pour des reportages industriels que pour des vues d'architecture, il se tourne également vers la photographie de plateau : Remorques de Jean Grémillon en 1939. A la même époque, il s'attache à l'illustration d'ouvrages littéraires. On lui doit entre autres Envoûtements de Paris de Carco (1938), La mer est un pays secret de Peisson (1948) et Les Olympiques de Montherlant (1948).
Après la guerre, sa carrière est ponctuée d'innombrables travaux de documentation et de publications sur la France urbaine et rurale. Ses paysages naturels sont d'exemplaires réussites de même que ses vues monumentales de Paris. Il s'est engagé à faire de la photographie un moyen d'expression majeur en même temps qu'il oeuvrait à la reconnaissance à part entière du métier de photographe par son militantisme au sein d'association comme Rectangle ou le Groupe des XV.
René-Jacques a traité l'homme et la technique, la nature et la civilisation, avec une retenue distanciée. Comme Rodin dont il a photographié une grande partie des travaux, il pense que l'art est affaire de science et de patience.